jeudi 15 septembre 2016

Bon marché, bien marché, cascades et roulades

Le temps va vite, trop vite, trop vite. Il y a quelques jours conversation-réunion au Bon marché ( grand espace parisien né au 19ème avec grande épicerie attenante orienté luxe, en langage feutré on dirait qualité) pour préparer une table ronde au sujet de mes personnages de papier.

Il y  avait les personnes que j'ai conseillé à mes référents de la direction artistique locale soit Thom thom le génial secrétaire de l'association "le mur" et artiste au cutter, Jean Luc Hisinger, graphiste, éditeur et homme bon et pétillant avant tout, Eko Sato, ma galeriste et conseil, secrétaire comme elle dit parfois et Cerise pétillante journaliste qui avait fait un article sur moi quand sa rédaction ne voyait pas trop l'intérêt de traiter un "personnage de quartier".



On a refait le film du quand, du quoi et du pour quoi. Chacun évoquant ce qui l'a surpris, fait sourire, ce qu'il y voit, la question des origines, du fond et des histoires, beaucoup d'histoires, que des histoires.

On ne vit pas pour la course, ses déclarations d'impôts, pour nos addictions plus ou moins contrôlées ni pour toutes ces piles de rien. on vit pour ces histoires, ces moments qui deviennent drôles même quand ils ne l'étaient pas.



On a raconté la première exposition, bar punk, senteur bière, petite foule joyeuse et bigarrée, adolescentes gothiques, dames chic, gays, hétéros, porte manteau plein. 

La galeriste , marchande d'art qui prétend acheter pour elle, maladroite elle se vend, ses propositions, le moment où devant tous les refus elle se lève , pose la main à l'intérieur de mes cuisses. Game over. La découverte du monde de l'argent , de la compét, des attentes, du non paiement permanent, excusez moi j'ai envie de rendre, j'ai envie de reprendre et disparaitre.



Les premiers collages dans la rue de l'aimée comme une farce et tant d'espiégleries après. Les personnes qui donnent de l'élan, un coup de pouce, Béatrice, Seb, les portraits d'amis sur leur passage, le passage du A4 au format big jim, les ceux qui aiment, les ceux qui détestent, le milieu et ses règles mitan auxquelles je suis abonné absent. Les voyages , premeirs voyages de ma vie molle et vive. On a évoqué les surprises, les expositions concues comme des moments. On a parlé des mots que j'assumme à moitié, plus ils sont délicats plus mon nez rouge est gros, tout ceci n'est qu'un jeu, nous sommes vivants, ça n'a rien de sérieux.

Ce temps là c'est rien, presque rien dix ans depuis que j'ai repris le dessin comme un plaisir d'enfance oublié, cinq ou six de collages, quatre d'expositions et qu'est ce qu'il est salé-sucré pourtant ce temps.



J'en suis sorti avec de petites vagues d'émotions, l'envie de faire, faire plus et prendre le temps pourtant, ralentir, se blottir mieux encore dans les histoires et avec ces gens, des gens qui sont des personnes .

Ah oui...sinon mes personnages flottent en bal au bon marché et sur toutes ces facades. Le coeur c'est un bal suspendu, un mobile mais pour géants, la proposition qui m'avait fait briller les yeux lors de la rencontre de mai ou avril, je ne sais , avec leur équipe. Quelques mois de travail non stop plus loin , du temps en long, en large et en travers et ce bal existe.

Le bon marché est pour un temps un espace étrange, j'y vois mes personnages de trois à quatre métres,, autour, dedans, des personnes sortant avec des sacs en papier couverts d'eux, c'est assez...drôle et chouette comme tout ce que l'on peut faire d'inattendu dans la vie.




J'ai fait beaucoup de marchés avant mais des bon petits, dans des arrières salle de bar, avec des copines créatrices, chacun apporte sa table, ses lampes et ses créations, on vend des yeux à la main sans dépôts fantômes dansdes boutiques qui paieront un jour, on parle , se taquine, discute. Quand j'étais petit je crois que ça s'appelait peut être déjà DIY. Le prochain il se nommera bazar bizarre et c'est bientôt.



A l'inauguration il y avai mes amis d'adolescence-angoulême, quelques amis de mes années éducation nationale à st denis, des filles que j'ai aimé un peu ou beaucoup, vincent de beauvais éditeur d'un fanzine il y a mille ans pour jeunes blancs à cheveux courts aimant la musique prolétaire et le reggae.

Il y a aussi la galeriste d'où j'ai exposé à Miami Vice, celle qui me doit de l'argent depuis u nan, a refusé de me rendre mes dessins et les a gardé un an de plus avant que j'arrive à les récupérer par des tiers, certains dans un tel état qu'on a l'impression qu'ils ont été piétinés. Elle bondit  sourire, diamant, "so happy", sans commentaires. Si j'avais trente millions d'amis le dernier des chiens galeux passerait avant toi.

Je n'ai pas trop vu la fête, juste parlé , sourir, j'ai pu voir les amis que j'ai dessiné debout devant leur double flottant, suspendu en carton, elle était là la magie.




Quelques mois de travail , la vie aussi avec ses vite, lent, vite et j'ai des cernes de la taille d'un tank au dessus de mes bras en allumettes. 

Cette semaine c'est la préparation finale de la vraie grande fête, moins de paillettes mais vraiment moi , à ma façon de planter des choux et des clous: exposition "à la maison" rue des cascades. Cela commence samedi c'est rue des cacades.

On s'en reparle plus tard?




Bisou, bisous

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